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non mais des fois
17 décembre 2008

Henri (la suite)

Taguée par ma Fred ! on continue le tricotage

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"Il était près de neuf heures lorsque Henri se gara sur le parking de la supérette d’Etretat.
Une fois le contact coupé, il resta encore un peu dans sa voiture, le temps que la chanson qui se jouait à la radio et qui le mettait de si joyeuse humeur se termine. Puis hop, dans un élan, il sortit.
Ses talons claquèrent en un bruit sec sur le macadam défoncé. Il huma l'air, s'emplit les poumons. Plus haut les mouettes riaient déjà.
Il n'eut pas un regard pour les quelques clients qui attendaient l'ouverture du magasin accoudés à leurs caddies. Il se dirigea d'un pas guilleret vers l'arrière du bâtiment, dépassa un tas de palettes et entreprit de traverser le terrain vague.
Bien qu'il ait eu du mal à prendre sa décision, il était maintenant très heureux, soulagé, même, et ne pensait plus qu'à cette mission qu'il s'était fixé, espérant de tout coeur que les résultats seraient à la hauteur de son attente. Il arriva bientôt à l'extrémité du village, et s'arrêta un instant, émerveillé comme à chaque fois par la vision de la mer et du paysage grandiose qui s'étendait face à lui.
Alors, oubliant une seconde qu'il était attendu à neuf heures et huit battements de coeur précisément ! Une phrase de son ami Robert Sabatier lui monta à la gorge : " Si je pouvais écrire avec des algues, toute la mer tiendrait dans un seul mot. "
Son regard fixait la mer. S'accordant un peu de temps, son esprit se reposait au creux des vagues. Il ne voulait rien précipiter. Mais les minutes s'écoulaient. Il salua la mer et s'en alla au rythme du vent,
quand tout à coup, au détour d’une pensée, il se retrouva les quatre fers en l’air ! Choc aussi violent qu’ inattendu. Mille couleurs se précipitaient dans ses yeux.
Des étoiles dans la tête, sonné, hagard, Henri tenta de se redresser. Il avait beau se concentrer, rien ne lui indiquait ce qu’il faisait là, allongé au sol, la caresse du vent pour seule compagne.

Il vit des visages déformés se pencher, ils ressemblaient aux gargouilles de la cathédrale. Corps inerte, les figures fantasmagoriques se multipliaient au-dessus de lui, obscurcissant le ciel. Les odeurs iodées se mélangeaient aux effluves nauséabonds de la mort.

Il lui sembla entendre une voix, puis deux, mais il ne parvenait pas à saisir ce qu'elles disaient. Emergeant peu à peu de son brouillard, il distingua plus précisément les visages penchés sur lui. Et c'est avec stupeur qu'il la reconnut.

Elle n'avait pas changé. Malgré le soleil dans ses yeux et ces visages au-dessus de lui qui s'approchaient comme des hyènes autour d'un cadavre et la dérobaient par instants à son regard vacillant il savait que c'était elle. Comment oublier ce visage ? Comment avait-il pu croire que tout était fini ? oublié ? Il se redressa sans peine, prêt à l'affronter enfin.

Lorsqu'il fut bien campé sur ses deux pieds, Henri serra les poings, mobilisa toute son énergie, paré à l'affrontement, et eut tout à coup l'impression que sa volonté et son courage s'en trouvaient décuplés. Que n'avait-il souhaité qu'un tel élan l'emporte, toutes ces fois où il s'était senti si misérable, si pathétique face à cette femme... Mais rien, jamais, n'était venu le galvaniser comme aujourd'hui. Tandis qu' ici, et maintenant, plus de vingt ans après les événements, on allait voir, enfin!, qui était le plus fort.
Il ne pouvait pas en être autrement, foi d'Henri!

Pourtant, ce n'était pas ce qu'il avait prévu pour aujourd'hui... Rien n'aurait dû se passer comme ça, il était de bonne humeur ce matin ! Pourquoi fallait-il toujours qu'elle surgisse sans crier gare, comme si elle prenait un malin plaisir à toujours tout gâcher ? Déjà, alors qu'il était petit, elle avait le don de mettre fin à ses rêves... Il leva le poing.

... et ce simple geste lui remit immédiatement en mémoire l'invraisemblable, l'irrémédiable - Pas encore mortifié, surtout enivré par la quantité d'adrénaline qui circulait encore dans ses veines, qui lui avait valu cet évanouissement - cette petite mort - qui lui avait aussi permis de passer à l'acte, puis de conduire d'une traite de Toulon à Etretat, d'un port à l'autre, d'une mer à l'autre.
Pour la retrouver là.

si la plume alerte de madame cachot veut bien s'y atteler

edit : pourquoi le cop-col n'a pas reproduit pas les couleurs des caractères ??? de la pure méchanceté cette machine ....


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Commentaires
G
henri entre les mains, sous la plume de toutes ces femmes ! et si stieg laarson influence madame cachot, ya du souci à se faire pour lui et la mystérieuse inconnue...
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S
Mon palpitant bat à toute vitesse !!!<br /> Merci pour cette suite :0)
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K
DEJA ????<br /> Mme Cachot ! elle est pas cap d'aller si vite ;-)<br /> M'enfin quelle idée ! Elle va en écrire des tonnes !
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E
quelle plume quel esprit du Mannée tout craché <br /> ;-) <br /> c'est bien bon de revenir trainer mes chaussettes par ici .
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F
quelle célérité manée ;-) mme cachot c'est une fichtre bonne idée !
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