au cinéma ce soir
En attendant la Saint Glinglin, traditionnellement fêtée le 1er mai depuis les catacombes... (je vois que l'histoire des martyrs et des saints de la religion chrétienne vous interesse autant que la restauration des vistemboires; qu'à cela ne tienne mes p'tits enfants : Saint Glinglin était un moine sonneur de cloches célèbre au XIIème siècle qui, à la suite d'une forte sonnaille est monté aux cieux direct par le clocher de sa chapelle, d'ou l'expression "se taper la cloche à la Saint Glinglin"), donc, en attendant de festoyer à sa sainteté en cet heureux mardi, il y a une autre bonne action à accomplir dès ce soir : c'est d'entrer dans votre salle obscure "Arte" pour la projection du film de Joseph LOSEY, "Monsieur Klein" 1976
ah, je viens d'entendre : "...qui est joseph Losey ? "
collection Christophe L.
Né le 14 Janvier 1909 à La Crosse, Wisconsin (Etats-Unis)
Décédé le 22 Juin 1984 à Londres (Angleterre)
Actuellement au cinéma dans : Cérémonie secrète, Accident
Biographie |
Joseph Losey rencontre le cinéma en 1948, lorsqu'il tourne Le Garçon aux cheveux verts, une parabole sur le racisme. A cette époque, il est déjà membre du Parti Communiste américain. Cet engagement se traduit également à l'écran avec "Haines"
(1950), ou le remake du film de Fritz Lang, M le Maudit (1951). Ses films sont des drames sociaux emprunts à la fois d'un réalisme brechtien et d'une réthorique marxiste. Il est dans un registre nettement moins politique et plus "léger" avec Le Rodeur.
Lorsque le Maccarthysme bat son plein aux Etats-Unis en 1952, il est placé en tête de la liste noire. La carrière américaine du cinéaste prend fin. Il choisit alors de se réfugier en Angleterre. Après deux ans d'inactivité, il recommence à tourner des films sous pseudonyme, avant de retrouver son vrai nom en 1956 avec Temps sans pitié. Auteur d'un style où la distanciation se mélange à l'ironie, où l'allégorie politique côtoie lucidité sociale, Losey retrouve la maestria de ses années américaines dans des films comme Eva (1962), dans lequel joue Jeanne Moreau.
En 1963, il réalise l'un de ses chefs-d'oeuvre : The Servant. Reposant sur un duo d'acteurs époustouflants: James Fox l'aristocrate et Dirk Bogarde en majordome pervers, le film inaugure une lignée thématique présentant la destruction d'un être par un autre. Après Pour l'exemple, un féroce réquisitoire contre la guerre, Losey réalise Accident, sur un scénario du dramaturge Harold Pinter, que beaucoup considèrent comme son chef-d'oeuvre. Cérémonie secrète (1968) poursuit le conflit entre deux personnages (Elizabeth Taylor et Mia Farrow) dans un univers clos. En 1970, son Messager (Palme d'Or à Cannes) séduit le public et la critique par sa subtilité et son raffinement. Il atteint la maturité politique dans ses films avec L'Assassinat de Trotsky, qui marque sa première rencontre avec Alain Delon. Quatre ans plus tard, ils collaborent à nouveau sur le kafkaïen Monsieur Klein, l'un des plus grands rôles de l'acteur. Le film est récompensé en 1977 par le César du Meilleur film; et le cinéaste reçoit le César du meilleur réalisateur. En 1979, Joseph Losey tente l'expérience de l'Opéra filmé avec Don Giovanni. Après La Truite, dans lequel Jeanne Moreau et Isabelle Huppert se donnent la réplique, Losey réalise en 1984 Steaming; une oeuvre inachevée puisqu'il meurt au cours du tournage.