Venise
Venise en janvier... une des meilleures périodes de l'année pour l'aller rencontrer : une grande dame aux pieds humides, enroulée de châles de brumes, silencieuse et chantante...c'était en 1985, j'y ai passé une semaine à arpenter les ruelles, les ateliers de papier-mâché, les petits ponts deglingués et cette adresse d"auberge" trouvée dans le routard : un vieux palazzio décrépi tenu par un presqu'aussi vieux pasteur protestant ; c'était magique, non restauré, informel, ...mais complet. une petite chambre sous les combles du Rialto a fait l'affaire, d'autant plus qu'elle donnait non pas sur le pont du même nom, mais sur une placette ou, le soir les autochtones se réunissaient pour la causette quotidienne, (debout et en plein air, réchauffés les vénitiens); j'ai cru, avant de descendre voir ça de plus près, qu'il s'agissait d'une scène de foule pour un tournage (l'italien "chante")...Tout cela engendré par une rencontre : Mariano Fortuny , autre homme de ma vie
Né à Grenade (Espagne) en 1871 et mort à Venise en 1949 - Artiste multiforme et prolifique, de génie
les "Delphos" robes fourreau en taffetas de soie plissée, non cousues, retenues par des ribambelles de petites perles de verre de Murano, que l'on rencontre maintenant dans les musées, dans quelques garde-robes de privilégiées de la jet-set internationale, - et l'une, vue de mes yeux vue, dans la vitrine d'un antiquaire près de la Fenice, cet hiver-là...
vous le voyez le lien avec Bilibine? que j'avais d'ailleurs épousé lui aussi quelques années auparavant, et sans lui demander son avis, cela va de soi.
Mariano Fortuny, peintre, sculpteur, créateur de décors et de costumes de théâtre , de meubles, luminaires etc...
un grand homme, un grand livre (235x320) Editions du Regard, Texte : Anne-Marie Deschodt, Photographies : Sacha Van Dorssen